Résumé :
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Alors que les cadres de la Silicon Valley inscrivent leurs enfants dans des écoles sans écrans (la véritable fracture numérique qui vient c'est celle de l'exposition plus intense des couches populaires), cet essai lance l'alerte à propos des dangers d'une politique orchestrée par les sociétés d'informatique et le gouvernement. Une tablette par enfant, c'est le pillage de ressources rares et la mise en décharge sauvage, à l'autre bout de la planète, de déchets dangereux et polluants. L'école numérique, c'est la mise en contact hasardeuse de nos enfants avec des substances et des ondes électromagnétiques dangereuses. C'est l'aggravation du déficit commercial de la France et de l'Europe. C'est la mainmise des multinationales de l'internet et de l'informatique sur nos enfants. C'est, par fascination d'une nouveauté qui serait toujours meilleure, la confiscation de la notion d'innovation pédagogique par le numérique. C'est, en gestation, la destruction complète de l'école républicaine et de la relation entre enseignants et élèves, avec le développement des cours massifs en ligne qui se feront par l'intermédiaire d'écrans. Ce sont, à terme, les fondements même de la société, des conditions du vivre-ensemble, qui sont remis en question.Philippe Bihouix, 43 ans. Ingénieur centralien, il a travaillé, en France et à l'international, dans différents secteurs industriels comme ingénieur-conseil, chef de projet ou à des postes de direction. Il est l'auteur de L'Âge des low tech, vers une civilisation techniquement soutenable (Seuil, « Anthropocène », 2014 ; Prix de la Fondation d'Ecologie Politique 2014). Il a deux enfants.Karine Mauvilly, 37 ans. Diplômée de Sciences-po Paris, d'une maîtrise en droit privé et du CAPES d'histoire-géographie, elle est enseignante au collège public, d'où elle observe la mutation numérique en cours. Engagée dans la vie associative, tournée vers les modes de vie alternatifs, elle vit sans téléphone portable depuis quatre ans. Elle a trois enfants.
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